Abderrahmane Zenati :mon ami Jilali Mazouzi était consideré comme un modèle de référence

MÉMOIRE D'UN ÂNE DE L'ORIENTAL (tome 2)

Extrait

"... A Oujda, durant les années 1960, mon ami Jilali Mazouzi était consideré comme un modèle de référence pour tous les étudiants du lycée Omar Abdelaziz. Sa passion pour la culture et les connaissances dans tous les domaines était contagieuse et son point de vue sur le monde était toujours inspirant. C’est avec lui que j’ai appris beaucoup de choses sur la vie et à distinguer les divers aspects du monde qui se présentaient à moi. c’est lui qui m’avait initié à la langue française, moi qui ne fréquentais pas l‘école. C’est avec lui que j’ai pris l’habitude d’écouter les radios française : France inter, Europ 1 et R.t.l.
Tout jeune encore, il était porté vers la lecture et l’écriture. Il avait écrit quelques pièces théâtrales pour la troupe de la Jeunesse Ouvrière dirigée à l‘époque par le sympathique Kouider Zahraoui, un homme charmant et plein d'initiatives et par Si Abderrahmane Almoutawakil, un nationaliste convaincu.
Même si mon ami Jilali Mazouzi et moi, étions Marocains, nous étions membres de la célèbre troupe de Scouts Musulmans Algériens. Il y avait avec nous, entre autres, Mahmoud Megri et son frère Hassan. Ils ne chantaient pas encore, mais, comme leur père, ils dessinaient et ils arrivaient à vendre leurs ouvrages et leurs moulures de plâtre. Mahmoud en particulier était dynamique et plein d'imagination. Il inventait des objets d'art extraordinaires. Hassan et moi, étions amoureux de la même jeune fille et nous passions notre temps à nous chamailler comme de jeunes coqs.
Mon ami Jilali avait à peine dix-huit ans lorsqu’il avait épousé sa prof d’histoire géo, Simone, belle femme qui, d'après certains, était d’origine juive, chose qui avait déplu à ses parents. Je ne sais pas si c’était pour cette raison, où par autre chose que j’ignore, mon ami Jilali Mazouzi avait rompu complétement les ponts avec sa famille, ses amis, quitté Oujda et, depuis 1964, il n’a plus jamais remis les pieds au Maroc. Iil n’a plus donné de ses nouvelles.
Les uns me disent qu’il est actuellement retraité de l’enseignement en France, d’autres m’affirment qu’il est bel et bien mort, et d'autres enfin me rassurent en me disant qu'il est bien vivant et qu'il continu à écrire sous le pseudo de Jil Mazou. Ce qui est le diminutif de Jilali Mazouzi.
Si cet ouvrage tombe sous tes yeux, de mon ami Jilali, je souhaite que tu te manifestes en prenant contact avec moi…Si quelqu'un de mes lecteurs à une information le concernant, qu'il me parle de lui...je le remercie d'avance... "